Un extrait d'interview avec Bernard Stiegler (12 min).
Ça nous change de Jancovici, qui finalement est très bien décrit par Stiegler :
"Quand par exemple, vous voyez de ingénieurs en mécanique ou en biologie, des ingénieurs en biologie [...] alors qu'est-ce qu'ils savent ? En fait, ils ne connaissent plus de choses, ils savent faire des choses. Ils ont des compétences — “skills” —, il n'ont pas de “knowledge”. C'est très pratique parce qu'on peut leur faire faire n’importe quoi, ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils font de toutes façons.
Moi je dis à mes étudiants à l'Université de Compiègne où je forme des ingénieurs : ça ça produit Fukushima. Réfléchissons bien si il ne faut pas à un moment donné reconstruire un vrai savoir et pas simplement une compétence.
Dans les entreprises la motivation est tombée à peu près au niveau zéro. Les gens ne travaillent que parce qu'ils ont peur du chômage, même à des niveaux très très haut dans le top management. Les gens sont absolument dégoûtés de travailler. Ils ne croient plus du tout à ce qu'ils font et ils ne marchent qu'à la sanction positive ou négative "
La transcription de l'interview :
http://www.april.org/interview-de-bernard-stiegler-dars-industrialis