Sur les routes de la campagne anglaise, alors que l’officier Jason Sommerville patrouille paisiblement, son ordinateur de bord lance soudain : « No driving license ! » (pas de permis de conduire). Il freine brusquement, fait demi-tour et prend en chasse le véhicule suspect, qui roule en sens inverse. L’officier Sommerville n’a même pas eu besoin d’apercevoir la voiture : c’est son écran de contrôle qui a affiché la photo du véhicule, une Fiat 500 rouge, qu’il intercepte rapidement. Et, vérification faite, le conducteur roule effectivement sans permis.
Scénario futuriste ? Non, nous sommes en 2006, à Northampton, au nord de Londres. Nous aurions pu être ailleurs : toutes les grandes villes de Grande-Bretagne sont équipées de patrouilles semblables. Qu’est-ce qui a trahi le suspect ? Sa plaque d’immatriculation, scannée et identifiée en quelques instants par une caméra embarquée dans la voiture de police, fixée sous le rétroviseur. C’est le premier maillon d’une longue chaîne.
La caméra, branchée sur l’ordinateur, filme les voitures qui roulent en sens inverse. Un logiciel se charge d’isoler la plaque d’immatriculation et d’en reconnaître les caractères. Il interroge alors plusieurs bases de données d’infractions nationales, auxquelles l’ordinateur de bord se connecte à distance, via le réseau téléphonique mobile. Ces bases référencent plus de 28 millions de véhicules. Parmi eux, 1,1 million sont susceptibles de déclencher une alerte.